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3 mars 2021 3 03 /03 /mars /2021 10:01

A l’âge de 13 ans environ, Giovanna entend ses parents se dire à mi-voix que leur fille ressemble à Vittoria, sa tante, la sœur de son père qu’il déteste au point d’avoir  noirci son image sur les photos de famille où elle apparaît. Surtout, Giovanna entend dire qu’elle devient « laide » comme cette tante.

Elle va chercher à la connaître ; son père vient d’une famille très modeste, et il a fait beaucoup d’étude, jusqu’à devenir universitaire. La tante Vittoria est restée fidèle au genre de la famille, elle en fait même un peu trop : usage effréné du dialecte napolitain, vulgarité , obscénités… cependant Giovanna va la fréquenter ainsi que la famille de son ex-amant dont elle s’occupe , volant la vedette à al femme légitime.

L’adolescente fait des va-et-vient entre le milieu populaire et le milieu intellectuel, réussissant à vivre pas trop mal dans l’un et l’autre et à y jouer un rôle dominant. En effet les leçons de Vittoria c’est comment résister et prendre le pouvoir. Tout, dans ce roman est une question de rapports de force, que donnent l’autorité personnelle et l’argent,   et à la fin du roman, Giovanna n’a que   16 ans mais a du charisme et un fort ascendant sur diverses personnes de son entourage,  qu’elle a appris à manipuler , y compris la fameuse tante qu’elle réconcilie avec son père. Une belle réussite pour Giovanna, entourée qu’elle est de gens faibles et superficiels… même son grand amour de Roberto ne me fait pas grand effet… elle n’en fera qu’une bouchée s’il y a une suite !

Un récit très réaliste, qui serait presque balzacien si Elena Ferrante avait plus de souffle…mais son style finit par ennuyer.  Le bon point du récit, c’est qu’il ne génère pas d’illusions. Les personnages sont pénibles, voire détestables, l’héroïne y compris… c’est un peu comme dans la vie !

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13 janvier 2021 3 13 /01 /janvier /2021 11:59


Le Passage (polar) 300 pages


Dario, Massimo, Gabriele. Trois amis d’enfance. Ils avaient cru s’en être sortis mais, vingt-cinq ans plus tard, advient ce qu’ils redoutaient depuis toujours : la nuit terrible de l’été de leurs 18 ans revient les hanter. Et lorsque la vérité de leur crime resté impuni risque d’éclater, c’est l’amitié d’autrefois qui éclate elle aussi. Ce sont désormais des hommes qui ont une position sociale, une réputation et une famille à défendre. Pour sauver leur présent, ils sont prêts à tout, même à l’impensable. Fuite en avant fatale, destins croisés et retournements : dans ce nouveau thriller lancé à cent à l’heure dans les rues de Rome, Gilda Piersanti démonte l’engrenage d’une violence irréversible et dévoile le retour des manipulations de jeunesse qui enfoncent ses protagonistes dans une spirale noircie par la trahison, le ressentiment et même la haine.

 


Polar psychologique avec un peu de sentimentalité.  Rien de neuf, mais bien construit, bon suspense, on apprécie le personnage de Dario et ses manipulations politicardes, très bien vues ! Les conflits de classe : Massimo toujours mis à l’écart et du coup, haineux vis-à-vis de tout le monde, haïssant sa dépendance à l’égard de Dario et Gabriele : c’est intéressant que ce soit lui qui finalement réussit à révéler la vérité… la famille des kidnappeurs est plus traditionnelle ;
une réussite !

 

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14 août 2017 1 14 /08 /août /2017 11:12

Gallimard, 2017,  480 pages.

Après un prologue qui nous propulse de nos jours, et nous montrent Lila et Lenu sexagénaires, et toujours en train de se quereller, retour à la fin des années 60.

Lila et Lenu ont 24 ans, et l’on aborde la période troublée de 1968 ; Lila a quitté son mari Stefano et vit avec Enzo, sans relations sexuelles. ils élèvent  le fils qu’elle croit avoir eu avec Nino : A mesure qu’il grandit, elle le trouve ressemblant à Stefano! 

Ayant quitté la relative aisance matérielle de sa première union, elle se fait embaucher dans une usine de salaison dirigée par un  ancien copain de leur quartier .C’est un petit patron mais despote et exploitant au maximum les ouvriers ; en acceptant de venir témoigner contre les conditions insupportables de la vie en usine,  Lila se met en danger, et déclenche une série de mouvements violents  de révoltes, auxquels participent Pasquale Peluso et Nadia la fille de l'enseignante, tout deux engagés dans les luttes sociales. Lila leur reproche de ne pas se mouiller ( et ils se souviendront de la leçon…) .

Prise entre les fascistes, dont font partie la famille Solara et le fils du pharmacien, les ouvriers (les uns prêts à la révolte, les autres soumis ne voulant pas d’histoires), et les communistes qui veulent aider et finissent par faire davantage que rédiger des tracts, Lila finit par se terrer chez elle en proie à des troubles psychosomatiques, et elle appelle Lenu à son secours.

Mais Lenuccia sera mal récompensée de ses bons services : là-bas au quartier tout le monde l’admire d’avoir réussi et la rejette aussi bien. Et Lila fait de même.

La suite, c’est le mariage et la vie conjugale de Lenuccia : son mari est vraiment quelqu’un de bien (elle a échappé aux crétins frustes et souvent violents de son quartier) mais bien de choses, pourtant , les séparent...

Un tome 3 qui est un peu long. Comme dans le précédent, ce sont les histoires d’amour qui traînent en longueur,  irritent par des répétitions de phrases et de situations trop convenues. Les rencontres de Lenu avec des féministes, sont bien de ce temps ; leurs idées ont vieilli mais portent en germe les revendications actuelles.

L’aspect roman de mœurs est bien vu. Ce que j’ai préféré dans cet opus c’est le parcours de Lila qui m’a semblé plus original que celui de son amie.

On admire la façon dont les deux filles se tirent d’affaire, celle qui ne réussit pas à quitter le quartier et celle qui est partie. L’une comme l’autre ont un caractère bien trempé et savent lutter contre l'adversité.   le quartier de leur enfance est à la fois une communauté qui les a façonnées, et un piège qui se referme sur elles. Lorsqu’elle y retourne, Lenu est à la fois maltraitée, et bien reçue.

Dans ce récit, il est souvent fait allusion au dialecte du quartier de Naples dont elles sont originaire; de la façon, dont elles en jouent, tantôt le reparlant ( exprès ou inopportunément) tantôt l'abandonnant pour l'italien correct. Mais en français, ce dialecte n'est pas rendu : il se limite à quelques onomatopées , tournures simplifiées, et l'ambiance de cet autre langage nous manque.

 

Tome 4 L'Enfant perdue ***+

 

Gallimard, 2014, 550 pages

Retour sur le fantasme de la poupée. ( tome 1 et roman «  Poupée volée » dont la narratrice devrait être Elena, mais pourrait aussi être Lila…)

Comment les deux «  amies « souvent ennemies traversent la fin des années 70, et les trois décennies qui suivirent. Le quartier difficile, dangereux,  et propice aux règlements de comptes, que Lila n’a pas voulu( n’a pas pu) quitter, et que Lenuccia reviendra habiter avec elle, un bon paquet d’années .

Nul n’en sortira indemne…

J'ai peu à dire sur ce quatrième tome. On sait déjà dès le début du 1 que Lila disparaît ; dans ce dernier opus on en apprend davantage sur ses raisons de "disparaître". Un constat amer et l'évidence que lorsqu'on veut bousculer les habitudes de l'endroit et de la fratrie où l'on est né et en dénoncer les corruptions, on le paie... 

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26 avril 2016 2 26 /04 /avril /2016 10:11
 Elena Ferrante l’Amie prodigieuse 2 Le Nouveau Nom

Lila et Lenuccia de 16 à 21 ans. Deux amies véritables que la vie ne cesse de séparer et de réunir, pour des périodes de longueurs inégales.

Lila a épousé Stefano Caracci le fils d’Achille « l’ogre des contes »; Lila s’est mariée à Stefano pour s’enrichir, l’argent signifie aussi l’indépendance. Il dirige une épicerie prospère. Mais elle n’est pas faite pour ce garçon inculte, mal dégrossi, et débiteur des frères Solara déjà très proches de la mafia. Stefano la bat, mais elle se rebelle. La façon dont Lila trouve des expédients , pour se tirer de situations difficiles force l'admiration.

Ses vacances à Ischia avec Lenuccia sont explosives . entre les deux filles, jalousie et amitié se conjuguent. Elle rivalisent pour intéresser Nino, un garçon de leur quartier, seul à faire des études avec Lenuccia .

En effet Lenuccia vise l’équivalent d’une maîtrise de lettres classiques à l’université de Pise qui accueille des étudiants gratuitement sur concours. Outre ses difficultés d’intégration, Lenuccia se sent coupable : selon elle, c’est Lila qui aurait dû faire des études, c’est elle qui est vraiment douée....

Ce deuxième tome est un peu moins bien que le premier, l’amour y tient trop de place, je veux dire que les relations amoureuses sont décrites de façon un peu trop convenues. Par ailleurs le côté « roman social et étude de mœurs » continue de m’intéresser vivement, et les personnages auxquels je suis très attachée, me donnent envie de ne pas les lâcher.

Cette auteure que j’ai découverte avec « Poupée volée » ne laisse pas de me passionner !

Le troisième tome ne semble pas être traduit; si l'on est trop impatient, on peut le lire en anglais...

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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 10:18
Natalia Ginzburg La Route qui mène à la ville ****

Années 50, campagne italienne, la narratrice s’ennuie à mourir dans sa famille ; elle a 17 ans et ne veut surtout pas travailler ; elle aime aller à la ville, faire les vitrines, porter sa robe bleue, prendre un verre avec Nini, qui lui raconte les livres qu’il lit.

Elle voudrait se faire épouser par le fils du docteur qui est un bon parti. Négligeant Nini, cet orphelin avec qui elle a grandi, le seul avec qui elle s’entend un peu. Nini travaille à l’usine, et la narratrice se fait mettre enceinte bien qu’elle n’aime pas le fils du docteur et ne veuille pas d’enfant… Nini boit et elle attend le mariage chez une tante dans une campagne encore plus éloignée de la ville.

On apprend son nom ( elle est nommée une fois, c’est Delia).Récit minimaliste sans aucune fioriture, cynique, sans espoir, sauf le confort dont peut-être Delia jouira un certain temps…

Un auteur à découvrir !

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25 juillet 2015 6 25 /07 /juillet /2015 16:45
Elena Ferrante l’Amie prodigieuse *****

Gallimard, 2014, 489 pages

Naples années 50 ; dans un quartier défavorisé vivent Elena et Lila, qui sont devenues amies à l’école. Elles y sont les meilleures élèves de Mme Olivieri l’institutrice. Mais Lila la fille du cordonnier n’aura pas le droit de faire des études ; Elena obtient cet avantage....

Enfants, elles sont toutes deux terrorisées par Achille Caracci l’épicier, un "ogre" dont elles supposent qu’il leur a volé leurs poupées. Leur acte de courage, aller chez Achille réclamer les poupées, scellera leur amitié ; cette relation est faite d’amour et de haine .Chaque fois que l’une réussit quelque chose, l’autre se sent diminuée et œuvre pour l’égaler ou la dépasser. Ainsi en est-il des études : Lila étudie seule, lit des tonnes de livres, apprend des dictionnaires et grammaires latines pour égaler son amie et néanmoins rivale. Lorsqu’elles atteignent l’adolescence, elles rivalisent pour séduire les garçons et se plaire à elles-mêmes. Elles se querellent et se réconcilient toujours.

Autour des deux filles gravitent les habitants du quartier : les Caracci dont le père Achille leur faisait si peur ; dans la réalité il a bien un différent grave avec la famille du menuisier Peluso et un drame s’ensuit…

Une autre protagoniste la pauvre Melina, une jeune veuve, saisie tantôt d’exaltation tantôt de dépression n’a pas de travail ,et ses enfants ont bien du mal à s’en sortir. La famille Sarratore dont le père cheminot écrit des poèmes et abuse la gent féminine de tout âge ; Enzo le fils courageux du marchand de primeurs ; les Solara dont on soupçonne qu’ils entretiennent des liens avec la mafia en grandissant.

le temps passe, et les fils d’Achille profitent de l’argent gagné illégalement par leur père (mais ils semblent en faire bon usage…) tandis que le fils des Peluso ( victime ) devient communiste et maçon ; les jeunes du quartier qui font des études ne s’entendent plus avec ceux qui sont devenus ouvriers artisans ou petits commerçants. Lila, l’amie d’Elena est une originale : autodidacte, ouvrière, instruite et ambitieuse, attirée par l'argent, elle n’appartient à aucun groupe et semble vouloir dévorer la vie…

L'argent joue évidemment un grand rôle dans ce roman, qui explore le devenir social aussi bien que psychologique des différents familles du quartier.

Un roman d’apprentissage passionnant dont on regrette de devoir attendre la traduction des tomes suivants pour pouvoir continuer

On ne sait rien de l'auteur, Elena Ferrante, dont j'ai lu tous les romans traduits en français.

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3 juillet 2015 5 03 /07 /juillet /2015 15:56
Silvia Avallone d’Acier  ***

Liana Lévi, 2006

La vie dans une cité ouvrière de la ville de Piombino ( Toscane) au début du 21 eme siècle. Les hommes qui vivent dans le HLM sont tous employés à la Lucchini, usine de Hauts fourneaux où l’on est toute la journée à travailler le métal en fusion. Des emplois durs épuisants qui vieillissent le corps avant l’âge. Les jeunes gens qui travaillent à l’usine sont accrocs à la cocaïne, et aux filles qu’ils traitent comme du bétail ; sauf lorsqu’ils tombent amoureux…

Les femmes restent à la maison, où tiennent des emplois en vielle dans les petits commerces, les magasins d’alimentation, les bars…

Deux fillettes de 13 ans et demi Anna et Francesca sont amies intimes. Elle bien besoin de s’aider. Le père de Francesca est une brute qui bat femme et fille jusqu’à leur casser des membres et enferme la fillette autant que possible. Bien sûr les services sociaux sont incapables de faire quelque chose. Enrico est en fait très jaloux de sa fille, qu’il observe, à la jumelle, évoluer sur la plage en bikini. Les garçons la regardent ; quant à Anna, son père a quitté l’usine et vit de diverses combines illégales, toujours à deux doigts de se faire prendre par les flics…

Les fillettes sont déjà plutôt mûres : elles se font courtiser plus qu’un peu. Anna rêve de quitter la cité, de faire de bonnes études et d’avoir un emploi bien payé et très en vue. Francesca voudrait devenir miss Quelque chose et passer à la TV. L’une aime les garçons, l’autre, battue par le père, ne subit la gent masculine si elle pense que c’est son intérêt. Ces différences vont les séparer…

Ce roman le premier de Silvia Avallone, est écrit par une femme de 25 ans ; cela explique les nombreux stéréotypes dont souffre un récit qui a pourtant déjà des qualités ( dynamisme, justesse des dialogues, bonnes descriptions de cette société de prolétaires à l’existence difficile), des qualité qu’on retrouve dans le second livre de l’auteur, bien meilleur que celui-là.

En effet les clichés peuvent lasser : en particulier les différences trop tranchées entre les filles « vraiment très belles » et « les boudins » que nul ne regarde. Les filles courtisées qui attirent le regard (aussi bien des autres filles) sont celles qui savent se mettre en valeur ; elles ne sont pas forcément exemptes de défauts physiques, mais elles tirent parti de ce qu’elles ont ! L’auteur devrait le savoir même à 25 ans… il y a aussi des filles jolies que l’on ne regarde pas particulièrement…

D’autres clichés font sourire : tout le monde mange des pâtes tous les jours à tous les repas ; même en Italie, même dans une cité ouvrière, je n’y crois pas !

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10 novembre 2014 1 10 /11 /novembre /2014 18:19

Liana Levi, 2014, 540 pages.

Dans un petit village des Alpes piémontaises, en 2012, la crise économique frappe de plein fouets des jeunes gens qui ne discernent aucun avenir digne de ce nom. Les deux héros sont pourtant décidés à se battre : Andrea fils d’un avocat, maire de la ville, a abandonné l’université. Il rêve d’élever des vaches dans la montagne à l’exemple de son grand-père ;en outre, il souffre d’être moins aimé que son frère aîné, s’est fabriqué un destin à la Caïn. Marina, fille d’un couple séparé, ayant toujours vécu dans un climat de grande, précarité sociale, et d’instabilité familiale, veut devenir chanteuse se variété.

C’est dans une fête de village, qu’ Andrea revoit Marina, avec qui il a eu autrefois une longue liaison orageuse. Ils vont renouer, mais Andrea veut une femme pour élever ses enfants, le seconder à la ferme dont il rêve, et se charger des tâches ménagères. Marina a les moyens et les capacités de faire carrière dans la chanson, et détesterait la vie de fermière. En dépit de l’attirance sexuelle et de similitudes de caractères ces deux-là ne vont pas bien ensemble. Et pourtant, ils semblent condamnés à se fuir et se retrouver, se rapprocher et se repousser, s’aimer et se haïr sans trêve !

En plus de cette histoire d’amour impossible, le récit suit pas à pas l’évolution du devenir des deux jeunes gens l’un dans l’élevage, l’autre dans la show-business, ainsi que leurs relations conflictuelles avec leurs familles et leurs amis. Conflits, antagonismes, rivalités, sont les maîtres mots de ce roman violent , écrit d’une plume énergique, vigoureuse, pleine de sève, hommage à la combativité de ces jeunes gens, et aux magnifiques et rudes paysages du pays qui vit naître cette jeune romancière de trente ans, pleine de talent.

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12 août 2014 2 12 /08 /août /2014 12:39

Noir et blanc 1953

Ingrid Bergmann et George Sanders ( Katherine et Alexander Joyce)

Mariés depuis huit ans ce couple trentenaire (pour des gens de 2014 ils ont l’air quadra mais pour cette époque, ils ont à peu près dix ans de moins) , financièrement à l’aise, se dirige vers Naples en automobile. Ils se querellent incessamment. Ils sont sur le point de se séparer. La raison du voyage c’est une propriété qu’ils possèdent à Naples ; ils n’y sont encore jamais allés et projettent de la vendre.

Aussitôt rendus ils vont à l’hôtel et se querellent à nouveau. Dorment dans des lits séparés et ne tentent rien pour se rejoindre. Alex flirte avec une jeune femme. Katherine en profite pour lui parler d’un homme qu’elle a connu avant lui, Charles : il était poète ( et non avocat dans la finance comme son peu romanesque époux) vivait à Naples et mourut de phtisie avant qu’ils aient pu se fiancer ( on dirait presque le fiancé que révèle la femme de The Dead après une dispute).

Donc ils se rendent jaloux l’un de l’autre. George part pour Capri avec la femme rencontrée la veille et d’autres amis. Entre temps ils se sont installés dans la propriété à vendre : un autre couple les occupe. La maison est située en face du Vésuve :un cadre exceptionnel. Alex boit beaucoup de vin et lorsqu’il demande de l’eau, on lui redonne du vin.

Kathrine part visiter le musée ( un des musées de la ville) en compagnie de son hôtesse Natalia : elles voient beaucoup de sculptures ( des empereurs, Néron, Tibère… tous fous assure la guide) des Apollon des Adonis et des Silène : on ne nous montre que des hommes. Katherine retrouve Alex et lui fait comprendre qu’elle a trouvée sensuelles les statues d’homme (elle a bien de la chance, moi j’ai du mal avec les statues lorsqu’elles sont parquées dans les musées…)

Ils vont se quereller à nouveau mais à chaque fois, un incident les interrompt ! ( ceci pendant tout le film qui est en partie rythmé par des querelles interrompues).

Le lendemain Alex retourne à Capri et flirte encore avec la femme rencontrée à Naples pusi avec une autre qui s’est cassé la jambe et marche avec des béquilles. Tout cela ne mène à rien ; aucune ne veut vraiment de lui.

Katherine continue de visiter la ville : un vieux guide lui fait des propositions salaces vers les grottes dites « de la Sybille de Cume » Elle se sauve et entreprend une montée rapide vers le temple d’Apollon ou le vieux type ne peut la suivre. La vue est merveilleuse.

Katherine, contente de la vue décide de monter les pentes du Vésuve : le guide lui montre des trous volcaniques : de la fumée s’en échappe lorsqu’on allume une cigarette et qu’on la fume audessu dy trou.

Elle visite avec Natalia les Catacombes ; après avoir vu des centaines de crânes et d’ossements elles retournent à l’air libre et voient des femmes avec des landaus et des poussettes chargés d’enfant. Natalia dit qu’elle voudrait bien avoir un enfant et Katherine, qu’elle n’a pas voulu en avoir, bien que son mari le lui ai demandé.

Au retour, Alex se fâche avec Katherine ( elle a pris la voiture, la sienne) : il est maintenant question de divorce. Leur hôte les interrompt une nouvelle fois pour les emmener à Pompéi : dansles fouilles on a repéré des cavités dont la forme montre qu’ils ont contenu des corps humains : les archéologues vont les reconstituer avec du plâtre. Il faut voir ça ! le couple suit et l’on voit la reconstitution : il s’agit d’un couple enlacé : Katherine fuit et crie qu’elle ne veut pas voir cela. Alex la rattrape ; maintenant lui aussi semble ému en tout cas contrarié ; ça ne les empâche pas de revenir sur le sujet du divorce ; de nouveau ils sont arrêtés dans leur élan séparateur : une procession traverse les rues de la ville : on célèbre le « miracle de San Gennaro » ; (c’est le saint patron de la ville ; le miracle a consisté en : Gennaro c’est notre « saint-Janvier ; après son martyre, des fidèles reconstituèrent le corps, et d’autres récupérèrent le sang dans des fioles : les corps et les fioles furent placés ensemble et le sang coula à nouveau. La cérémonie est en rapport avec ce miracle ( le sang a coulé à nouveau, s’est régénéré).

Alex et Katherine bousculés apr la foule sont séparés. Cette séparation leur est insupportable : lorsqu’ils parviennent à se rejoindre, ils s’enlacent et se disent qu’ils s’aiment.

Le film est constituée de séquences courtes séparés par un noir ; querelles, interruptions, fuite, course et poursuite, parcourant des lieux magnifiques ( pour Katherine) toujours en rapport avec la situation.

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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 15:49

Le Voyage à Rome Arléa

(Il viaggio a Roma, 1988).

Arléa, 2010, 298 pages.

 

Mario un jeune homme de 20 ans prend l’avion pour Rome. Il y est invité par son père qu’il n’a pas vu depuis sa prime enfance. Quinze ans auparavant, ses parents se sont séparés, et la mère est venue vivre à Paris avec son fils. Elle est morte peu après, et Mario est allé vivre avec son oncle.

Désormais, le père veut que Mario  partage son existence.

Dans l’avion, Mario s’endort sur l’épaule d’une femme et fait un rêve érotique la concernant. Aussitôt réveillé, il fait sa connaissance et celle de sa fille de 13 ans,Alda, une adolescente plutôt mal élevée, qui appelle sa mère par son prénom, et semble vouloir intervenir dans sa vie. Jeanne, la femme mûre, est enseignante, et Mario aime la poésie, surtout celle d’Apollinaire, qu’il voudrait imiter, et va citer abondamment pendant tout le récit… qui n’a rien de poétique.

Il note le numéro de téléphone de ce couple mère-fille, sans vraiment savoir si il et elles veulent se revoir et pourquoi…

l'accueil exubérant et affecté de son père gêne Mario, qui le ressent comme un mauvais acteur, pourtant sincère dans son incessant cabotinage.

L’intrigue se met en place : la mère de Mario était nymphomane ; son père le savait depuis toujours, il souffrait et se délectait de la situation, la faisant suivre, cherchant à la surprendre, puis essayant de jouer les maquereaux en lui présentant des hommes avec qui elle aurait forcément une aventure… jusqu’à ce qu’elle s’aperçoive de la supercherie, et s’enfuie avec Mario encore petit.

A la vue du salon où sa mère se tenait, Mario a une vision ; il se revoit surprenant sa mère en pleine action avec un amant. Ce n’est sans doute qu’un « souvenir-écran » mais l’image le poursuit. Pour l’effacer, il faudrait pense-t-il, rejouer la scène au même endroit, avec lui dans le rôle de l’amant. Ce serait une sorte de catharsis.

Cette envie de répéter le passé, avec des variantes, hélas, il la partage avec son père… et lorsque, voulant respirer un autre air, il retrouve Jeanne et sa petite peste d’Alda, il a l’impression  qu’une sorte de piège l’attend…


Grâce à cette éducation sentimentale, Mario va apprendre que les gens autour de lui (et lui-même pour l’instant) ne sont pas attirés sexuellement par des partenaires qu’ils trouvent désirables. Non ! Ils sont attirés par celui ou celle qui leur est interdit(e),  ils jouissent de la sensation d’être manipulateurs, de tendre des pièges, de faire des mises en scènes, et c’est le sentiment d’être en effraction qui les excite. Dès lors que c’est permis et légitime, ils se détournent. De sorte que le charme ou la beauté supposée d’un être qui leur plaît, ne joue aucun rôle dans leur choix «  amoureux ».


C’est là le dernier ouvrage publié du vivant de Moravia, et aussi son ultime roman. Il était déjà octogénaire. Ce n’est pas l’un de ses livres considérés comme les meilleurs. 

Et l’on a raison de le dire, car ce roman psychologique, où Moravia veut utiliser ce qu’il a retenu de psychanalyse, se révèle trop explicatif.  Les causes des agissements et troubles des personnages se devinent aisément, sans que l’on ait besoin des nombreuses interprétations et hypothèses que se formule le narrateur. Pour ne pas dire ses radotages. Et si quelque chose devait rester ambigu, tant mieux ! Mais là, il n’y a vraiment aucune chance ! On nous mâche trop les mots, on prolonge inconsidérément les dialogues, et on détaille trop les situations.

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  • : Comptes rendus de mes lectures avec des aspects critiques + quelques films de fiction Récits de journées et d'expériences particulières Récits de fiction : nouvelles ; roman à épisodes ; parodies. mail de l'auteur : dominique-jeanne@neuf.fr
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