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28 novembre 2014 5 28 /11 /novembre /2014 09:58

LP, 220 pages ( 2010)

L’auteur nous renseigne là sur l’étonnant parcours de la Leche League, parti américain né en 1956, à priori pour inciter les femmes à allaiter leurs bébé. En fait, cela va beaucoup plus loin, c’est une véritable idéologie conservatrice, qu’elle appelle « l’offensive naturaliste ».

Cette association s’est rapprochée des mouvements féministes, hippies, écologistes, pour défendre et promouvoir des valeurs qui, au nom de la nature, transforment la maternité en un pensum une torture, et ce, d’autant plus que l’on choisit d’avoir des enfants et que l’on choisit plus ou moins quand on les veut. Ce choix implique des responsabilités, et de la culpabilité : on a choisi d’avoir l’enfant, on lui doit la perfection. La perfection ce serait d’allaiter à tout prix (par exemple). Les mouvements tels que la leche league jettent le discrédit sur les laits maternisés, alors qu’ils n’ont jamais été aussi fiables ! Incitent les femmes à revenir aux couches en tissus sous prétexte d’écologie. Au fur et à mesure que les femmes sont endoctrinées, elles se retrouvent piégées : la contraception et le travail salarié devait les libérer, l’idéologie les contraint tout autant qu’autrefois, et les prescriptions de la Leche League les inciteraient à redevenir mères au foyer !

L’écoute de l’émission « les pieds sur terre » m’a stupéfiée ! Des femmes consomment leurs placentas, d’autres l’enterrent… !

La femme n’étant pas une femelle, elle ne sait pas pourquoi elle a le désir d’un enfant. Badinter poursuit la réflexion de l’Amour en plus, combattant cette idée qu’il existerait un instinct maternel, qu’il faut toujours suivre la sacro-sainte « nature ». La nature humaine n’a rien à voir avec l’animale : nous sommes dans le désir, et eux seuls connaissent l’instinct.

Il a donc nécessairement conflit entre femme et mère : c’est inévitable, le conflit est humain. Mais il faut combattre les politiques aliénatrices qui cherchent à endoctriner les femmes pour leur faire abandonner ce que des décennies de luttes chèrement menées leur ont fait acquérir. Un livre indispensable !

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5 octobre 2014 7 05 /10 /octobre /2014 14:30

POL, 630 pages.

Il y a un an et demi de cela, en visitant l’église St Eustache, à Paris, je me suis surprise à écrire dans un gros livre, où des gens avaient exprimé des souhaits. J’ai demandé à dieu que nos filles nous donnent un petit enfant… je ne me suis pas adressé au Saint, dont j’ignore s’il était qualifié pour cela, car dans la religion protestante où l’on m’a élevée, il n’y a pas de saint, on ne s’adresse qu’à Dieu. Puis j’ai allumé un cierge. Et pendant un certain temps, j’ai demandé à dieu ( mais plus par écrit) dans les églises qui me plaisaient, des trucs genre que mes enfants me donnent des nouvelles toutes les quinzaines, voire m’écrivent, et d’autres choses encore, sans oublier le cierge … en même temps je m’inquiétais, ayant l’impression qu’une tumeur divine proliférait sournoisement dans ma pauvre cervelle. En effet, je ne m’adressais plus à dieu depuis l’âge de 14 ans, et il me semblait bien avoir cessé d’être croayante , au premier degré en tout cas. Je crois être tirée d’affaire à présent, mais j’étais impatiente de lire le témoignage d’Emmanuel Carrère, certes plus atteint que moi…

Je ne l’ai pas lu depuis longtemps. J’avais aimé des récits déjà anciens, tels que la Moustache, et la Classe de neige, un peu moins l’Adversaire, et le Roman russe m’était tombé des mains…

A la fois autobiographie, documentaire historique romancé, et essai, c’est là un objet hybride en quatre parties dont la première est justement autobiographique. L’auteur y raconte trois ans de son existence pendant lesquelles, atteint de dépression, ne pouvant plus écrire, il s’investit dans la foi chrétienne version catholique romaine, de façon très poussée, allant prier et communier tous les jours et commentant des textes sacrés. Cette ferveur décline alors que la dépression le quitte et qu’il se remet à l’écriture. Cette partie pourrait être ennuyeuse, mais Carrère la commente avec ironie et une certaine légèreté. Certaines péripéties intéressent comme celle de la baby-sitter personnage qui dégage un mélange de tristesse et de loufoquerie. En revanche, je n’ai pas aimé sa marraine, ni même son ami Hervé, tels qu’il les présente…

Actuellement agnostique, Carrère rouvre le dossier « christianisme » dans un esprit critique : il se veut historien et romancier : pour nous, il va relire les Actes des apôtres et les lettres de Paul. Et même les Evangiles …

Paul est le véritable inventeur du christianisme. En suivant son parcours, Carrère fait œuvre d’historien vulgarisateur ( parfois trop : lorsqu’il fait des transpositions comparant Paul à des figures de dictateurs modernes, on sourit , parfois on s’amuse, mais on n’est pas très convaincu ). Néanmoins il compose un personnage ambigu intéressant avec Paul, et il va récidiver avec Luc l’Evangéliste, épisodique compagnon du prédicateur. Je n’aurais jamais cru pouvoir m’intéresser à cette partie de la Bible : beaucoup de récit de l’Ancien Testament ont toujours retenu mon attention, ainsi que les Evangiles, même sans avoir, en temps normal, de goût spécial pour ma religion. Cependant le Nouveau Testament m’a toujours ennuyée, bien que j’ai suivi les émissions de Jérôme Prieur et Gérard Mordillat qui ont interrogé un certain nombre d’ecclésiastiques et théologiens … et je ne me souvenais de rien, ou presque !

Cette partie de la Bible ( les origines du christianisme) est souvent considérée comme austère. L’auteur note avec juste raison que l’iconographie religieuse ne représente que rarement cette époque riche en événements. Il espère y remédier en relatant les faits de façon vivante : dialogues, et monologues des protagonistes, scènes de cinéma, théâtralité, présent de narration, toutes les ficelles classiques…

Avec moi, ça a fonctionné ! j’ai appris pas mal de choses, qui sont bonnes à savoir, quand on veut se cultiver un peu, et pourquoi pas avec Emmanuel Carrère ? Son enquête est sérieuse, ses sources me semblent fiables. Il ne se saisit pas de l’affaire en tant que théologien ou philosophe (pas d’interrogation sur le sens de certains concepts comme « résurrection ») mais il compose des personnages : Luc et Paul, avec il est vrai une certaine redondance, pose des questions concrètes parfois originales( qui a réellement fait condamner Jésus ? Quant sont apparu certains mythes, tels que la virginité de Marie ? Paul et Luc ont-il lu les récits d’Homère, et qu’en ont-il tiré ?...) et fait œuvre d’historien ; Les récits concernant Rome, les personnages de Néron et Sénèque, par exemple, sont très bons.

L’auteur veut être honnête : il ne va pas forcer sur le romanesque facile « on aimerait croire les romans selon lesquels il couchait avec Marie de Magdala ou avec son disciple bien aimé, malheureusement on n’y croit pas. Il ne couchait avec personne. On peut même dire qu’il n’aimait personne au sens où aimer quelqu’un c’est le préférer, et donc être injuste avec les autres ». Même constat en ce qui concerne Luc et Paul. Carrère les ressent incurablement vertueux ; il en est désespéré au point de faire figurer dans son livre des scènes érotiques le concernant !

Même si elles ne sont pas forcément bien venues, je n’ai pas sauté les digressions nombreuses de l’auteur, qui raconte sa vie, entre deux tronçons d’enquêtes.

L’épilogue nous montre un auteur resté tout de même très proche du fait religieux, au point de se livrer à la cérémonie du lavement de pieds… je n’aime guère cet épilogue. Pourtant, mon ressenti du livre est globalement positif.

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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 14:46

Minuit (Double) 2002, 205 pages

Dans la veine de Qui a tué Roger Ackroyd ? et L’Affaire du chien des Baskerville , Pierre Bayard avait aussi mené ses investigations à propos d’Hamlet.

Si, pour les deux autres il s’agissait de revenir à une affaire classée, il n’en est pas de même pour Hamlet. Son langage métaphorique, fourmillant d’expressions colorées, ses formules à sens multiples suscitent des débats toujours renouvelés.

Pourtant, l’on admet généralement que le meurtrier d’Hamlet-père dans la pièce de Shakespeare est Claudius, son frère, qui l’aurait assassiné pour épouser Gertrude et s’emparer de la couronne.

Pas si simple…

En 1917 un enseignant John Dover Wilson lit un article d’un confrère spécialiste d’Hamlet, Walter Greg, qui relève une bizarrerie, un élément illogique : lorsque la troupe de comédiens ambulants joue sur la demande d’Hamlet, « Le meurtre de Gonzague », une pièce dont l’intrigue est similaire au meurtre de son père, Claudius tarde à réagir à cette représentation. Il ne réagit même pas du tout à la pantomime qui précède la pièce laquelle reprend l’intrigue de façon très semblable et fort directe.

A partir de cette incohérence, dans une pièce qui fourmille d’énigmes, Walter Greg en relève d’autres qui vont dans le même sens. Claudius n’est pas forcément coupable. Cette hypothèse invite à une relecture de la pièce. D’ailleurs Dover Wilson, choqué, va écrire à son tour un livre ( « Pour comprendre Hamlet »). Pour réfuter un simple article, cet enseignant, Dover Wilson va remuer ciel et terre et fouiller toutes les bonnes bibliothèques pour trouver des arguments contrant les objections de Greg. Ses remarques le gênent énormément. Il dira « s’être senti effondré ».

Pierre Bayard reprend les arguments de Greg, et en tire des conclusions nouvelles, peut-être inédites. En même temps qu’il progresse dans la relecture d’Hamlet, Pierre Bayard examine ce qu’il appelle « un dialogue de sourds », soit la façon dont les différents commentateurs d’Hamlet, à une même époque, et dans le même ordre d’idées, parlent du texte de façons si différentes que l’on ne dirait pas qu’ils ont lu la même pièce.

« Enfermés dans des bulles sans communication possible, les critiques, telles des monades de Leibniz, discuteraient principalement-et même cette hypothèse devient douteuse dans le champs freudien –avec eux-mêmes. «

Comment s’élabore une lecture critique, comment choisit-t-on les passages que l’on sélectionne, à partir de quelles théories va-t-on lire le texte, c’est ce qui fait l’objet de l’enquête, au même titre que la nouvelle lecture d’Hamlet. L’essai est à la fois sérieux et bien documenté (en particulier, on ne s’en étonnera pas, sur les lectures psychanalytiques) , et ludique puisque à chaque étape, L’auteur nous livre un argument supplémentaire pour élucider l’affaire Hamlet.

Bien sûr, on sera étonné, aussi bien par la progression de l’élucidation, que par les conclusions sur la critique. Rien de pire que d’essayer de communiquer, de faire semblant de se comprendre, semble-t-il….

Vous aurez envie de relire la pièce, en anglais, et en traduction, afin de vérifier un certain nombre de points. Personnellement, je n’y suis pas parvenue, car mon texte de « Signet Classics » ne propose pas la même version ( avec les mêmes mots) que celle de Pierre Bayard. D’ailleurs la lecture d’Hamlet en anglais, même avec une traduction, n’est pas une petite affaire !

Bref , dans cet opus, je me suis instruite sur différentes lectures d’Hamlet, sur les conditions d’une lecture critique valable. Les remarques de Bayard sur Hamlet sont intéressantes,et témoignent d'une volonté de dépasser les préjugés et d'interroger l'image du héros, et la tendance à l'idéalisme de certains lecteurs. Ce qui est une bonne chose. Tout de même, réhabiliter Claudius, c’est un peu gonflé de sa part, mais avec lui, on est habitué !

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25 avril 2014 5 25 /04 /avril /2014 14:07

Seuil, Fiction et Cie, 330 pages

100 sections pour relire la Recherche, sous forme de tronçons de phrases ( parfois une complète) sorties de l’œuvre de Proust ( quelques unes sont issues de sa correspondance, ou de Jean Sauteuil) . des propos suivis en italique d’une précision qui les replace (ou non) dans une partie bien déterminée de l’œuvre et d’un commentaire de longueur variable.

On peut classer ces 100 sections

-celles qui sont purement fictionnelles :

L’auteur imagine un échange de lettres et un dialogue entre Baudelaire et Proust, Baudelaire commentant la Recherche et l’utilisation que l’on fait de son nom et de ses vers. Le commentaire en est facétieux, et il se réfère malgré tout à un passage de la Recherche identifiable par le lecteur. Un certain nombre de sections évoqueront le dialogue Proust-Baudelaire ; il y aura aussi celles qui- surprise-font de Proust le fils naturel de Lautréamont. D’autres encore font apparaître le fantôme de Proust, rencontré par l’auteur, et d’autres fantômes. Pour Baudelaire en tout cas, Bon a utilisé « Le Plagiat par anticipation « de Bayard pour en faire bon usage. Pour les autres fictions, on peut les trouver amusantes. Lorsque Baudelaire et Proust se baladent dans un supermarché, c’est tendance, mais je doute qu’ils y aient croisé Annie Ernaux.

  • Celles qui recensent les nouvelles technologies dans la Recherche

Téléphone, photographie, avion, électricité, pétrole, automobile… mais aussi le pianola : Ces sections ne sont pas sans intérêt bien que Bon exagère lorsqu’il prétend avoir lu que Proust avait un faible pour les gaz des pots d’échappement…lisez surtout les sections sur la photographie.

  • Celles qui recensent divers thèmes proustiens

Les 68 occurrences du mot « voyageur » dans la Recherche, ( tous les passages sont cités !) les huit passages concernant les poiriers en fleurs, l’omniprésence de la robe… et ce qu’on peut en tirer pour la compréhension de la Recherche, et pour la littérature.

  • Celles qui regrettent l’absence de telle ou telle chose dans la Recherche (absence de Rimbaud, de Kafka, de l’Amérique, de pays lointains, absence de personnages vraiment fictifs dans la Recherche...) et commentaire de ces absences.

Cela ne me semble pas trop intéressant, sauf les sections qui tentent d’identifier ce qu’est vraiment un « personnage » dans la Recherche, par opposition au personnage « balzacien ou stendhalien par exemple.

  • Celles qui se réfèrent à un passage célèbre pour en modifier la lecture officielle.

Par exemple à propos de la madeleine, Bon tente de démontrer que celle-ci n’a jamais ramené à la surface de la conscience du narrateur des scènes oubliées mais qu’elle a souligné l’échec de la réminiscence et la nécessité d’inventer.

  • Certaines sections traitent de la Recherche globalement, de la lecture qu’en firent d’autres écrivains : Beckett, Claude Simon, Gracq ( qui n’aime pas Proust, ce que Bon trouve scandaleux car selon lui tout être se vouant sérieusement à la littérature doit quelque chose à Proust et a le devoir de l'aimer : c'est pousser le bouchon un peu loin, mais... ) et de la découverte de Proust par Bon lui-même.

Certains passages sont intéressants, parce qu’informatifs : j’ai aimé la section sur la jambe de Sarah Bernhardt, ou l’autopsie de Zola à laquelle Proust aurait vraiment assisté. Le chapitre sur « le bestiaire de Proust » intrigue à première vue ( des animaux dans la Recherche ???) et c’est à un recensement de métaphores animales que Bon s’est essayé. Il y en a beaucoup !

Dans l’ensemble, un essai plus original que ce qu’on a pu lire ici et là sur la Recherche en 2013.

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21 octobre 2013 1 21 /10 /octobre /2013 23:32

Fayard, 2013

Comme d’autres avant elle (notamment l'ouvrage collectif dirigé par Jérôme Garcin, les Nouvelles Mythologies) Eve Charrin, journaliste, prolonge l’œuvre de Roland Barthes Mythologies, qui décidément fait pas mal de petits.

L’auteur a choisi un certains nombre d’objets dont notre époque adore parler, parce que des fantasmes particuliers s’y rattachent, et tente justement de délimiter quels clichés détournent ces objets de leurs usages normaux.

Cela donne quelques récits amusants parfois, des réflexions pertinentes, de temps à autre.

J’aime bien le récit « la télé sans les chaînes ». Un couple de bourgeois qui mettent un point d’honneur à ne jamais regarder la TV, autrement que pour y passer des DVD, se rend au théâtre, où l’on met en scène les Exercices de styles de Queneau. Cette pièce se plaît à pasticher-très bien- les différentes émissions de télévision, mais le couple se rend compte que assister à un pastiche les oblige à subir ces émissions… et que, à la vérité, ce n’est pas du tout subversif…

Au premier chapitre l’auteur raconte avoir croisé à Dubaï dans le centre commercial une femme en burqa, arborant un sac Vuitton. Cet assemblage curieux semble contradictoire. En France, burqa signifie femme aux revenus modestes, et soumise à un (ou plusieurs) hommes lui interdisant toute frivolité. Là-bas, des situations sont différentes…

personnellement la burqa et le sac chic, ne m'étonnent pas plus que ça.

l’extrémisme en matière religieuse a donné par exemple dans sa version chrétienne, les ultraconservatrices du Tea-Party : ces femmes sont assez nombreuses à avoir de bons revenus, et on les imagine tout à fait arborant des accessoires féminins coûteux. Pourquoi les islamistes nanties se priverait-t-elles ?

De sac en sac, elle en vient à parler du sac « Longchamp » qui paraît-il réconcilie la classe moyenne et les nanties à cause de son petit prix et de son allure élégante ; je n’ai jamais entendu parler de ce sac.avant de lire ce livre. Me voilà en train d’en regarder des modèles sur Internet. Puis dans la rue, je m’exerce à repérer celles qui arborent ce type de sac. Ont-elles vraiment l’air élégant ? Ça m’obsède maintenant repérer les fameux sacs. Non je ne vais pas en acheter ; moi le sac, c’est jamais plus de 30 euros.

Eve Charrin (chapitre le livre-énigme) étudie les premières de couvertures des romans qui sortent : en France, beaucoup de grands formats ne sont pas illustrés ou discrètement. L’éditeur veut annoncer que c’est là « de la littérature, de la vraie » et toute image de couverture un peu visible, nierait ce fait. Sauf Actes sud, corrige l’auteur, et pas dans tous les cas.

C’est si vrai que la littérature considérée comme populaire est toujours publiée avec des images de couverture. Les genres supposé « faciles » romans policiers et Science- Fiction, ont des illustrations de couverture (assez sobres tout de même pour la Noire de Gallimard, leurs polars sont-ils censés être « vraiment littéraires ? ») la plupart des poches sont illustrés, parce que le »poche » est fait pour se vendre, littérature ou pas. Ces réflexions m’ont rappelé que lorsque les « poches » sont nés, il s’est trouvé nombre de gens, dont des écrivains pour se plaindre que la littérature (illustrée et à moindre coût) allait perdre son prestige en étant accessible au plus grand nombre. La littérature étrangère en traduction est souvent illustrée note justement l’auteur, parce que à l’étranger, on illustre plus volontiers les livres qu’en France, y compris les grands formats et la littérature dite« littéraire ».

Que concluons-nous de ces observations sur les façons de présenter les livres en France ? Que les éditeurs introduisent une forte séparation entre la littérature « qui ne racole pas » et l’autre, la vulgaire beste selleure qui doit rapporter.

A partir de cela, on a l'impression que certains cultivent un mépris appuyé, en France, pour la littérature classée "populaire."

Je cherche toujours une définition pour la " vraie littérature" . Ce serait donc celle qui dort dans les livres à couverture non illustrée. Alors, Christine Angot, c'est de la vraie littérature??

Ensuite, long développement sur les poires et les pommes, mais pas les scoubidous ( nul ne les connaît plus ceux-là !) Comment la pomme peut devenir un fruit de luxe ?

Parfois aussi elle enfonce des portes ouvertes notamment en parlant des sushis et de la mode Zen. j'en ai par-dessus la tête d'entendre parler du Zen et de tout ce qui s'y rattache: en pharmacie on vend des flacons " Rescue" avec sur l'étiquette, ces indications" voile Zen apaisant et réconfortant". Je ne sais pas à quoi ça sert, mais ça coûte assez cher...

Dans l’ensemble, le petit essai d'Eve Charrin, se lit vite et agréablement, et on aime y ajouter ses propres réflexions.

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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 23:39

Josyane et Alain Cassaigne  «  365 châteaux de France »

 

La Martinière, 747  pages.

 

Un  index par département, et des sigles «  ouvert au public », fermé au public mais visible (qu’est ce qui est visible ? Comment ?), « ouvert en saison » ou encore « ouvert sur demande ».

anciennement c’était probablement un guide «  Aubanel »

Un ouvrage sympathique, les illustrations sont belles, les présentations correctes : naissance et historique du château, états des reconstructions destructions et modifications au cours des siècles, identité des divers propriétaires, situation géographique, possibilité de visites, présence de parcs et jardins, collections particulières.


Une page pour la photo, une pour la présentation.


Le guide commente l’entreprise originale de construction d’un château médiéval à Treigny ( Yonne) commencée en 1997 d’après des plans médiévaux et le dessin d’un architecte contemporain et montre une photo du chantier en 2006.

 

treigny-guedelon-un-chateau-fort-chantierTreigny un château-fort en chantier

 

 

 

castelnau-2fc42Castelnau

 

chateau de pierrefondsPierrefond

 

 

QuéribusQuéribus, restes du château cathare

entrée QuéribusQuéribus, entrée du château attention, ça souffle fort...

 

 

 

d'en haut de Quéribus tu vois arriver les ennemis?

D'en haut de Quéribus, tu les vois arriver

 

 

Carcassonne le château comtalCarcassonne le château Comtal


Carcassonne m'avait laissé un horrible souvenir, mais j'y suis retournée et les beautés de la cité médiévale m'ont permis d'oublier.

 

 

Château d'Anetc'est le château où on allait losque j'étais enfant (il était à deux km de chez mes grand parents)

Il fallait toujours s'extasier devant les gisant en pierre sur les sépulture en s'écriant " on dirait de la dentelle!";

 

 

château de Duingt 2

Château de Duingt sur la rive du lac d'Annecy. N'est pas visitable.

 

 

Collioure château royalLe château royal de Collioure. Le Pont levis.

 

 

A Collioure j'ai fauché un alambic j'en avait tellement envie

 

j'ai fauché un almbic à Collioure

 

 

 

Collioure je me suis mise au tissage

 

Je me suis mise au tissage...

 

le pianiste à Collioure merci pour le concert

Le pianiste à Collioure, merci pour le concert.

 

Collioure le long des remparts en basLe long des remparts à Collioure, voilà la Grande Bleue que vous attendiez

Collioure vue de la tour du château royalVue du Château Royal côté terre : pour moi c'est la meilleure photo

 

la forteresse de Salse

Le château fortifié de Salses

 

salse le château le pont-levispresque la même...

 

Salses la château la cour d'armesSalses la cour d'armes

 

 

 

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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 23:10

gustave-flaubert-une-maniere-speciale-de-vivre-de-pierre-ma 

LP, 2009, 570 pages.

 

L’auteur est en quête du troisième Flaubert celui qui se cache derrière la revendication d’impersonnalité de l’œuvre «  Flaubert n’évite aucune occasion de rappeler que le grand art est sans rapport avec l’existence réelle du créateur et il n’a pas de mots assez durs pour en parler : es choses de la vie quotidienne, il dit simplement « Arrières guenilles » ! Pour lui l’œuvre est tout, l’homme n’est rien. »

Sachant que les deux premiers Flaubert sont «  celui impersonnel des œuvre et celui inimitable des lettres »le troisième est celui « des manuscrits et carnets, précisément l’écrivain, l’homme-plume au travail ».

 

Le livre sera donc à la fois une biographie un peu spéciale et un essai sur l'art de Flaubert.


Le récit de Biasi est en partie une biographie classique dans laquelle on va trouver quantité de précisions sur la vie de l’auteur : son enfance à Rouen, ses voyages ses nombreuses maîtresses par mi lesquelles se distingue Louise Colet «  tu es bien la seule femme que j’ai aimée et que j’ai eue. Jusqu’alors j’allais calmer sur d’autres les désirs donnés par d’autres » et son entourage, tout cela centré sur l’évolution chez Flaubert de sa vocation d’écriture, les diverse conceptions qu’il en eut, depuis les récits  et petites pièces de théâtres qu’il écrivait enfant, juste après avoir acquis la lecture courante, jusqu’à ce chapitre «  Madame Bovary c’est qui ? »Ou apparaît une nouvelle conception de là littérature de prose, inventée par Flaubert à l’occasion de l’écriture de ce célèbre roman. Les chapitres suivant montrent une consolidation des conceptions de Flaubert à travers l’élaboration et l’effectuation des œuvres ultérieures.

 

Pendant l'écriture de Madame Bovary, Flaubert pense déjà à Salambô" Que j'ai hâte donc d'avoir fini tout cela mour me lance dans un sujet vaste et propre... je voudrais de grandes histoires à pic, et peintes du haut  en bas".

 

Son oeuvre témoigne d' un va-et-vient  entre deux univers antithétiques d'un côté Bovary l'Education sentimentale, Bouvard et Pécuchet, un coeur simple , les Idées reçues ; de l'autre la Tentation de St Antoine ; Salambô, St Julien l'Hospitalier, Hérodiade, la plupart des écrits de jeunesse à présent publiés.Tantôt la grande oeuvre lyrique ,la tentation du genre sublime( inspirées par ses voyages, et diverses lectures), de l'autre le "sale l'ci-bas en France". En fait, le style noble ( gravis stylus)" et le style " bas" ont été définis autrefois par Virgile ; on apprenait ces deux façons d'écrire dans les classes de rhétorique. Ce que Flaubert fait de son savoir est toutefois sans équivalent avec la tradition!!


Pour revenir à mes découvertes purement biographiques, je découvre là  une vie de famille très soudée. Flaubert contrairement à ce que je croyais, ne vivait pas seul à Croisset, mais avec sa mère et sa nièce. Chez les Flaubert, le père et le fils aîné sont chirurgiens et soignent toute la famille, avec des résultats conformes à ce que l’on peut attendre de la médecine de cette époque. La jeune sœur Caroline en meurt, mais Flaubert survit à de nombreuses saignées et une main ébouillantée.  Biasi revient longuement sur les crises « d’épilepsie » de Flaubert (dont nul n’a pu faire  le diagnostic réel) sa façon de les exprimer, le profit qu’il en tira pour son œuvre «  la seule justification de la douleur intime, la sienne ou celle des autres, c’est dans le meilleur des cas, de pourvoir se métamorphoser en une belle phrase ». D’abord des périodes de convalescences forcées mais aussi des expériences inoubliables à mettre en mots et placer dans ses divers récits. Car pour un écrivain en travail, les événements de sa vie deviennent une matière documentaire à transformer en intrigues, et à passer par l’écriture pour faire œuvre. Non seulement les périodes particulières ( les voyages les deuils, les crises morales ou nerveuses) mais les petits événements de la vie quotidienne. Il utilise aussi des documents annexes comme font tous les écrivains (rien de neuf ici) et va même jusqu’à faire écrire une « vie de Ludovica » à une de ses maîtresse, qui relate sa liaison avec elle, document fort pratique dont il se servira.

Cependant l’effort principal de Flaubert consiste… à se relire des milliers de fois afin d’apporter des modifications à son œuvre. Rien de bien neuf non plus,  dira-t-on, mais c’est dans les détails que l’on apprend quelque chose. les extraits  des manuscrits de Madame Bovary contiennent la vie sexuelle de l’héroïne « complètement mise à plat », détails qui finiront par disparaître petit à petit à mesure que l’on s’approche du résultat final. Nous avons donc et c’est cela qui est vraiment intéressant une idée nette, non seulement de la documentation fort diverses utilisées pour chaque œuvre, mais  des brouillons successifs des romans, et le cheminement jusqu’au texte final.

De Biasi veut faire un sort à certaines idées reçues sur Flaubert,notamment,  il n’a pas dit  «  Madame Bovary , c’est moi ».

En effet, Flaubert est bien plus que madame Bovary «  Aujourd’hui par exemple, homme et femme tout ensemble, amant et maîtresse à la fois, je me suis promené à cheval dans une forêt , par un après –midi d’automne, sous les feuilles jaunes, et j’étais les chevaux, les feuilles, le vent, les paroles qu’ils s disaient et le soleil rouge qui faisaient s’entrefermer leur paupières noyées d’amour ».

 

Autre mise au point : la célèbre formule " je veux écrire un livre sur rien"  ne signifie pas un livre dénué de contenu, un simple artifice de style , de purs jeux de langage. " la métaphore du livre sur rien est en fait celle de la gravité universelle : l'attraction qui équilibre la course des entités stellaires... un chef d'ouvre possède son centre de gravité en lui -même, il accomplit sa révolution sur un axe qui lui appartient".

 

C'est aussi un livre dont le fond et la forme sont si bien fusionnés qu'on ne les distingue pas l'un de l'autre.

 

Comment Flaubert s'y prend pour s'approcher de cet idéal c'est ce que dit le livre.

 

Un ouvrage passionnant dans l'ensemble, dont les derniers chapitres sont à méditer!

 

Lecture commune avec  Maggie

 

 

 

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12 mai 2012 6 12 /05 /mai /2012 14:50

l'éloge de l'ombre

Comment les chinois et les japonais créent-ils la beauté ?

 

D’abord, en utilisant les effets de la lumière, le rayonnement. En ménageant, dan s leur réalisation d’objets et d’habitations des degrés divers d’opacité. En sachant utiliser des clartés ternes. En se servant de la pénombre qui est « la couleur crépusculaire et qui conserve à grand-peine un dernier reste de vie ».

L’autre procédé mis en oeuvre est la dissimulation. Les objets, pour être beaux , pour être séduisants, doivent être devinés, entrevus, sous certains contours, et non apparaître dans la trivialité d’une évidence sans charme.

L’objet  peut être « manquant », si l’on laisse penser qu’il pourrait y être, dissimule ce qu’il a de précieux, tout en montrant qu’il n’y est pas. L’ombre joue aussi ce rôle.

Par quels moyens concrets, arriver à un tel résultat :

-les shôjis : volets de papier blancs.

- le toit-parasol.

- le toko noma : des renfoncements, des cassures de volumes. Divers degrés d’obscurités dans une pièce.

Dans les renfoncements, on colle des peintures à motifs floraux, ce qui donne à l’ombre une dimension de profondeur.  La peinture est une surface qui recueille les effets de lumière.

Je dois dire que lorsque l’on pénètre à Gennevilliers dans la bibliothèque sphérique, vitrée, sans aucun renfoncement, ni relief, on comprend ce qui peut être pénible dans les réalisations occidentale.

 

-          Le papier qui soutiendra le montage d’une œuvre d’art doit avoir un aspect antique, des craquelures dans la monture.

-           

Comment arranger un toko no ma ?

Créer un espace rigoureusement vide, le remplir de gradés d’ombre, grâce à la place de la fenêtre, et au filtrage par les shôjis des rayons du soleil. Cette lumière devient froide et terne.

Créer un univers ambigu où l’ombre et la lumière se confondent.  Une pénombre blafarde, des reflts blanchâtres. La clart diffuse doit donner une impression de pesanteur. L’auteur insiste sur « l’épaisseur de l’ombre ». On doit éprouver une sorte d’appréhension dans ces quasi-ténèbres, comme si l’on était face à l’éternité, en perdant la notio du temps.

Les paravents dorés et les cloisons mobiles captent de la clarté extérieure rien que des reflets irréels comme des songes. L’or, le doré joue le rôle d’un réflecteur de lumière. Les autres métaux se ternissent plus rapidement.

Mais , un autre métal est aussi essentiel, le jade, pour son aspect trouble et ses volutes de couleur incertaines, vaguement vertes.

Les couleurs qui comptent : des stratifications d’ombre, au contraire des occidentaux qui  privilégient les couleurs condensant le soleil en elles. L’objet oriental ne brille pas , il révèle la patine.

Les orientaux exploitent la pauvreté de la lumière. Ils n’aiment pas non plus, les vastes pelouses vertes, dans un jardin, et multiplient les bosquets. Ils  fuient la vive clarté. On doit «  Découvrir la beauté des ténèbres, leur pigment obscur tapi au fond de la peau ».

Les costumes

Le costume de Nô, avec ses couleurs éclatantes, forme un contraste heureux avec le teint japonais. Il renvoie à une existence de jadis. L’acteur est non grimé.

Le Kabuki : l’attrait de ce théâtre est érotique. Il reste un univers de fiction. Les visages fabriqués de toutes pièces ne paraissent pas authentiques.

 

Les marionnettes de bunraker , poupées féminines que l’on anime, n’ont rien qu’une tête et des mains. E procédé rappelle les femmes d’autrefois : elles n’avaient d’existence réelle qu’au dessus du col et au bout des manches, le reste entièrement dans l’obscurité. Costumes auxcouleurs ternes, noircissement des dents, elles étaient une parcelle de l’ombre, transition entre l’ombre et le visage, apparition blanche dans l’obscurité( ciel ! les islamistes avec leur burqua leurs tchador… n’ont rien inventé !).

 

Ce que dit Tanizaki est effrayant concernant les femmes. Des siècles de dénégation du corps féminin…

 

Au final, tout de même, un programme esthétique tout à fait intéressant.

 

 

Tanizaki chat

Tanizaki avec chat

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17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 15:21

dans la forêt du miroir  

Sous titré «  Essai sur les mots et le monde » Actes sud, 2003.

 

C’est un recueil de textes paru dans diverses revues, certaines ont d’abord été proposées sous forme de discours à l’occasion de conférences, causeries, ou colloques. Le sujet du livre n’est donc pas très bien cerné : «  les mots et le monde »cela me paraît assez vague. Mises en exergue de chaque texte, les citations tirées d’ « Alice » doivent former un fil conducteur ; elles n’ont fait que m’égarer davantage !  Pauvre inculte que je suis…

Alberto Manguel considère Alice comme un livre essentiel dont il effectue des relectures régulières en y trouvant toujours du nouveau.

Le premier texte parle de nomination » la tâche de nommer incombe à tout lecteur ». Le débat sur le mot et la chose est posé sous la forme du dialogue entre lecteur et œuvre, « les livres que nous lisons nous apprennent à nommer une pierre ou un arbre, un moment de joie ou de désespoir… » .

Le second parle de judéité et contient des éléments d’autobiographie. Dans une famille peu pratiquante et où l’on ne parlait pas de religion, l’auteur se découvre juif le jour où un camarade d’école lui dit «  ton père est juif, donc il aime l’argent ? » Comment assumer sa judéité lorsque l’on n’est pas religieux, que l’on n’a pas connu la guerre, et perdu aucun membre de sa famille dans l’holocauste ? A partir d’une telle question, il sera beaucoup question d’assumer sa différence lorsque l’on fait partie d’une engeance souvent confrontée à l’hostilité. Comment assumer d’être gay ?

Manguel interroge le concept de littérature gay, constate qu’elle n’a pas que des avantages ; on s’y définit, certes, mais on s’y enferme aussi.

Ensuite viennent des textes sur les auteurs argentins que Manguel lit et relit , et auxquels il rend hommage - Jorge –Luis Borges en tête. Revenant sur sa fréquentation de Borges, alors qu’il était apprenti libraire et lecteur, il raconte Borges et les femmes. Le maître était chaperonné par sa mère ; en dépit de cette dépendance, plusieurs femmes ont compté pour lui. De là on en vient au fantasme de Borges «  ce n’est pas le labyrinthe mais bien l’aleph, un lieu où l’on puisse embrasser tous les lieux ; un moment où l’on puisse tous les contenir … « la bibliothèque de Babel qui contient tous les livres possibles, y compris le récit véridique de ma mort ».  Ce serait une bibliothèque réduite à un seul volume, l’univers même, telle la carte de la nation des cartographes, suppose Manguel.

Et dans L’immortel, un homme qui a été tous les hommes, qui a vécu toutes les strates de l’histoire universelle.

C’est là un fantasme de toute-puissance, sur lequel Borges revient dans toute son œuvre.

Les autre argentins célèbres dont il est question : Che Guevara, ici réhabilité, un homme de grand courage, vrai héros, idéaliste mais lucide, Cortázar avec des éléments biographiques, Vargas-Llosas et ses contradictions politiques, un auteur difficile à comprendre dont l’évocation entraîne Manguel à relater un épisode autobiographique bouleversant : adolescent, Manguel eut un professeur de littérature remarquable et fascinant. En 1968, et jusqu’en 1982, l’Argentine fut mise à feu et à sang…

D’autres textes parlent de l’editor, le « lecteur de maison anglo-saxon » qui intervient dans l’œuvre de sorte que la notion d’auteur devrait être partagée.

Nous avons aussi des réflexions sur la muséologie : comment sont nées les collections d’œuvre d’art , comment se sont développées les expositions pour le public et quel regard cela suppose-t-il sur les œuvres ? Comment se faire une réflexion personnelle hors-contexte sur une œuvre d’art ?

Un ensemble riche, quoique un peu verbeux et chaotique. Chacun aura ses préférences…personnellement j’ai surtout aimé les épisodes sur les auteurs argentins ( sauf celui consacré à Cortázar qui n’apporte rien de plus que ce que l’on savait) l’épisode autobiographique sur la jeunesse troublée de l’auteur, et  les chapitres sur les musées.

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15 octobre 2011 6 15 /10 /octobre /2011 12:59


Nous on peut GénéreuxPréface de JL Mélenchon, Seuil, 2011

 

J Généreux analyse les politiques néolibérales de nos gouvernants européens, pour en arriver à une conclusion : les gouvernants qui se disent affligés de devoir prendre des mesures de rigueur, prétendent ne pouvoir faire autrement, et répandent l’idée que leurs pouvoirs sont affaiblis, n’ont jamais été aussi forts. Ce sont eux qui commandent la dérégulation financière, encouragent les spéculateurs à ruiner les états, dans le but d’accroître leur pouvoir. Le moyen d’avoir toujours plus de pouvoir sur les populations, c’est de les asservir, et on les asservit  par toujours plus de pauvreté et de chômage, de moins en moins de pouvoir d’achat et  de moyens de se cultiver. Le but de ces politiques néolibérales  est  de mettre en place des régimes autoritaires. Et ils y arriveront si on ne proteste pas efficacement.

Ceci concerne les classes laborieuses et une partie des classes moyennes, disons plus précisément les populations économiquement faibles, les smicards, et les précaires qui n’ont aucune chance de bien gagner leur vie…. c’est-à dire, j’imagine,  la grande majorité de la population…

Les autres ( ceux qui vivent correctement voire bien ou encore mieux ) savent qu’ils ne seront pas touchés par les mesures d’austérité , n’ont  c’est vrai,  aucune raison de lire ce livre.

 

Pourquoi les gouvernants agissent-t-ils ainsi ?

A défaut de pouvoir sonder leurs intentions personnelles, l’analyse rigoureuse doit souvent se contenter de déceler la logique poursuivie de fait par les gouvernements " disait le même auteur dans la Grande régression. Ici, Généreux fait un pas de plus. Les gouvernants veulent asservir le peuple par goût d’un pouvoir renforcé. Les gouvernements socialistes ont accepté parce qu’ils sont lâches ou fatalistes.

 

J’avais découvert Jacques Généreux en 2005, et son ouvrage de l’époque m’avait convaincue de voter non au référendum.  D’autres ont suivi et je réussis encore à suivre ( mais pas tout !) tant l’économie telle qu’on en parle aujourd’hui me laisse perplexe.

Jacques Généreux accompagnait Fabius en 2005, ce qui n’était pas une bonne idée à mon avis mais ceux qui militaient pour le non étaient peu nombreux ; maintenant, il est avec Mélenchon.

Je suis surprise, malgré l’intérêt de son étude, de ce titre «  Nous, on peux ! » comme de celui de Mélenchon «  Qu’ils s’en aillent tous ! « , que je n’ai pas lu.

A quel public s’adresse-t-on avec de semblables titres ?

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