Ce blog n'a que quatre ans, il balbutie encore...
et pourtant il a réussi à aborder tous les sujets importants qui ont affligé ou enthousiasmé, interrogé la décennie qui vient de s'achever!
La calamiteuse élection présidentielle
le 11 septembre et ses retombées
réfléchir sur ces démocraties bâtardes
le chômage et la précarité de l'emploi
dénonciation sans faille du machisme
Ce blog vous évité les mauvais livres;
Il ne vous a pas barbé avec l'islam
et préféré l'évangile (mais si légèrement )
Il vous souhaite une bonne année
Et maintenant ce blog vous apprend.... à vous laver les mains ( en six étapes) et à savoir pourquoi il faut le faire!
Avouez-le ! des blogs comme cela y'en a pas beaucoup!
Quels autres sujets aimeriez-vous le voir aborder?
Domi vous satisfera
L’Esclave et le maître
Esclave, toujours ru chériras ton maître
Tu rases ton menton de vile bête au miroir
Où tu te hais en lui ; Quémandeur de pourboire !
Et ton labeur n’est qu l’alibi du non-être.
Tu te plais à baisser les yeux devant son image
Tu mords sa poussière et craint son bras ; ton coeur
Se divertit quelquefois de sa propre rancune
En croyant voir sa figure altière et sauvage.
Il passe pour ténébreux, et toi pieusement discret
Nul n’a sondé ta jouissance dans ses chaînes
De sa liberté, nul ne sait les affres suprêmes
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets
Et cependant, voilà des siècles qu’insatiables
Vous cherchez la complétude, lui en soi, toi dans la peine
Tellement vous nourrissez l’amour et la haine
Ô textes mystérieux, ô lecteurs indomptables.
le père noel n'a plus la cote
Entendu sur différent medias:
Il est suspecté d'être pédophile( reproche à la mode) ; s'intéresse trop aux mômes et n'a pas de compagne connue.
Il serait paresseux . Il ne travaille qu'un mois par an pour préparer les cadeaux et un jour une nuit pour les distribuer. Ce qui en fait un saisonnier. Mais que fiche t'il le reste de l'année?
Par ailleurs, on le suspecte aussi ( contradiction oblige) de travailler trop. Il a passé l'âge de la retraite depuis des lustres et prend la place d'un jeune.
On le trouve trop gros. Il devrait faire un régime.
Les jouets qu'il distribue sont trop souvent cassés, impossibles à faire fonctionner, quant ils ne sont pas empoisonnés!
Vous n’êtes pas contents de ce que le père noël vous a apporté ?
Cuisinez-le !
Cueillez-le en bas de la cheminée, sur le trottoir( risqué), chassez-le au besoin…
D’abord, faites-le parler : assurez-vous que vous avez récupéré un père noel bio, élevé au sol, et qu’il n’est pas nourri au hotte-dog, mais avec des mets fins.
Si possible, récupérez le devant l' arbre de noel de l'Elysée.
Les pères noels hauts fonctionnaires d'état sont de bonne qualité ( sauf la cervelle, donc les amateurs d'abats s'abstiendront).
Si votre père noel est trop gros, faites-le bouillir, enlevez la graisse superflue, réservez-là.
S'il a plus de 90 jours, faites-en plutôt de la confiture.
Pochez-lui un œil, faites l’autre au beurre noir.
Prenez la barbe et les cheveux : battez-les en neige. Fouettez énergiquement pour qu’ils ne retombent pas.
Passez au mixeur ce qui reste de la tête( Sans la cervelle, rappelez-vous!) et faite la mijoter deux bonnes heures.
Auparavant, vous aurez garni l’intérieur avec la farce.
La chair me coûte, hélas ! Et je n’ai plus une livre !
Fuir, lentement fuir… Les créanciers sont ivres
Maudit soit ce rien d’écume et les yeux
De cette ondine dont l’iris en camaïeux
Me fait à l’anglaise filer ; lâchons la nixe
Qui ne vaut pas l’ombre d’une rixe.
Rien. Ni mon cœur qui dans le Styx se trempe
Ni le danger de glisser sur la branleuse pente
Ne damnera mon être qui à toutes jambes cavale
Les poches plus vides que mon stérile encéphale
Ah ! Comme pesante m’est cette ancre
A laquelle se doit mon esquif vouer
Mon destin s’opacise d’un vil chancre
Moral et matrimonial. Je suis noué
Marie, me voici ; et sans rémunérer
Les défauts de ces langues vénales
Que lascivement ma plume a taillé
Vers le continent, je mets les voiles.
Oh, comme je suis lassé de ces maisons
Où pas très considérablement l’on passe …
Je pars ! Palpitant et nauséeux ; retrouvons
L’ici-bas maître de toute cette crasse.
Je pars ! Revoir l’ennui qui ne croit plus aux adieux
Faire un mariage qui point n’est trop odieux
Nature anesthésiante et inexotique
Epargnez –moi le déclic
De vos clichés rachitiques
Serais-je donc, et pourquoi, si mal armé ?
Taguée par A girl from Earth , je réponds donc à mon tour au questionnaire d' intitulé
"Si c'était possible, bah alors"...
1) Si on vous proposait d'écrire votre biographie, vous prendriez qui pour nègre ? (et oui, tout le monde n'a pas un don pour la littérature)
Je ne laisserai à personne d'autre que moi, le soin d'écrire ce document. Au risque qu'il ne soit pas littéraire, et même que ce soit du petit nègre...
2) Vous êtes en train de lire le tout dernier chapitre d'un livre, celui qui vous a fait passer une nuit blanche, la fin qui vous fait saliver (notez le jeu de mots siouplé) depuis une
centaines de pages... Lorsque survient un homme, torse nu. On va dire qu'il s'appelle... Daniel Craig. Il a l'air chagrin. Il a une petite douleur à l'épaule, et
est persuadé qu'un petit massage lui ferait le plus grand bien. Que faites-vous ? (PS pour les garçons : à la place de Daniel Craig, merci de comprendre... Allez, soyons fous, Scarlett Johansson,
mais en bikini, pas torse nu !)
Il ne joue pas dans des films que je vais voir, ni que je visionne, ce Craig. Il a tout faux!
Après Jeremy Irons je ne vois pas d'anglais sexuellement plausible. Et Jeremy Irons je ne l'ai pas vu depuis longtemps, je crains pour son sex-appeal...
Pourquoi pas Jean-Hugues Anglade que j'ai vu récemment jouer dans un téléfilm ( l'Homme aux cercles bleus)?
in 37°2 le matin
in L'homme aux cercles bleus de Josée Dayan d'après Le roman de Fred Vargas.
C'était le bon personnage pour Adamsberg
in L'Homme blessé de Patrice Chéreau ....
Et après, un plus jeune,
Benoît Magimel in La Demoiselle d'honneur de Chabrol
Melvil Poupaud in Le Temps qui reste
Au milieu de la nuit, ils résistent mieux. Je les suis depuis qu'ils sont mômes.
Gaël Garcia Bernal
Gaël Garcia Bernal (encore lui) in Carnets de voyages
Bernard Giraudeau in Rue Barbare
Joaquim Phoenix
A l'écran, je veux dire.
Johnny Depp
Michel Piccoli in Le Mépris
Clint Eastwood les joies du bain
Serge Gainsbourg
Pierre Clementi dans Belle de jour
Et si ensuite j'en ai marre des hommes, d'accord pour Scarlett.
Scarlett dans Lost In Translation
Il restera toujours assez de temps pour lire!
3) C'est la fin du monde. Quel livre mettriez-vous dans la capsule qui sauvegardera une trace de l'humanité ? (voudriez-vous vraiment que ce soit Orgueil et Préjugés
?)
L'intégralité des sketches de
Raymond Devos. Nos ascendants s'informeront de la comédie humaine dans la bonne humeur.
4) Quelle est pour vous la pause lecture idéale ?
A la maison , seule, le téléphone débranché, le portable perdu.
5) Si vous aviez le pouvoir de trucider/effacer un personnage de roman, ce serait qui?
J'ai vraiment souhaité que Mme Fichini meure autrefois.
Mais très vite,j'ai cessé de vouloir la mort des méchants ; sans eux l'histoire ne serait pas intéressante.
6 Sauveriez-vous Voldemort, juste pour avoir un huitième tome?
Je ne connais pas cet individu.
Je connais Valdemar d'Edgar Poe ;le cas étrange de Mr Valdemar: un homme que l'on hypnotise juste avant sa mort, et qui se
conserve neuf mois avant de... bah je ne crois pas que l'on puisse faire pire !
7) Jusqu'où êtes-vous allé pour un livre ?
J'ai volé mais j'ai pas tué...
le livre s'intitulait « La Fleur du Mékong » et c'était un « Rouge et or ». On recherchait une fleur noire magique, en Asie du Sud- Est... un sorcier avait enlevé une belle petite jeune fille...
8) Si vous pouviez retourner dans le passé rencontrer un auteur. Ce serait qui ? Quelles seraient vos toutes premières paroles ? (A part
"bonjour")
Je voudrais demander à Louise Labbé si elle a vraiment écrit les sonnets que l'on admire aujourd'hui ; et à Homère s'il a existé.
9 Décrivez la bibliothèque (personnelle ou pas) de vos rêves.
J'aimais bien la bibliothèque universitaire de Nanterre ( c'est la seule que j'ai connue...)Il y avait la littérature ( en pas mal de langues avec aussi des traductions) les livres d'art, la géographie, l'histoire, les autres sciences humaines , les encyclopédies, tout cela en suffisance. Depuis que je ne peux plus fréquenter cet endroit je suis en état de manque et j'achète des livres sans être jamais assouvie.
J'en retrancherais toutefois le droit et les sciences économiques que je suis incapable de lire.
10) Vous retournez dans le passé (décidément, bande de veinards !), en pleine 2ème guerre mondiale. Quel livre donneriez-vous à Hitler pour qu'il arrête de cramer des
bouquins?
N'importe quel livre avec un engin explosif dissimulé dans la reliure.
Jeu astrologique
Comme je suis Poissons pour l'astrologie occidentale et serpent pour l'astrologie chinoise j'ai choisi
douze titres de livres ( dix œuvres de fiction et deux essais) portant des titres tantôt poisson tantôt serpent.
D'abord, voici mes serpents préférés
l'hydre de Lherne (Gustave Moreau)
Hydre à neuf têtes, statue " moderne",vue dans les jardins du Palais Ducal de Caen
le serpent de Bosch donnant le fruit à Eve
Ce très beau serpent décorant un plat, se trouve au Louvre.
Au Louvre encore ,Quetzacoaltl, le serpent à plumes, dieu mexicain.
Ici le serpent à plumes est représenté avec une tête humaine, ma foi assez surprenante...
les serpents de Blake en Enfer
Mon idole , Nessie : autrement dit " le monstre du Loch Ness", un serpent de mer aperçu plusieurs fois par des navigateurs ou
des touristes. Féminisé, et dénommé Nessie, cet animal a généré un grand nombre de fantasmes liés à la mythologie en rapport avec les divinités
aquatiques malfaisantes.
Ces photots ne sont pas de moi! je n'ai jamais été en Ecosse, hélas! Et Nessie non plus, je parie!
Tête de murène aquaium de La Rochelle
Murène à l'aquarium de Barcelone
Anguilles aquarium de Barcelone
Un S calligraphié serpent dans le musée du Maître de Cabestany
Suit la liste des auteurs par ordre alphabétique également.
Redonnez à chacun son titre.
Certains sont faciles.... d'autres demandent une consultation Internet ou autre.
Je n'ai lu aucun de ces livres! Donc par la même occasion, vous pourriez me conseiller ou me déconseiller certains titres...!
1 Comment voyager avec un saumon
3 Le Nœud de vipères
4 La pêche aux avaros
5 Poisson-scorpion
6 Les Poissons rouges
7 Queue de poisson
8 Les Requins de Trieste
9 Rue de la sardine
10 Le sommeil des poissons
11 La Truite
12 Vipère au poing
Auteurs
Hervé Bazin ; Nicolas Bouvier ; Philippe Dagen; Umberto Eco ; David Goodis; Veit Heinichen ; Carl Hiaasen ; François Mauriac; Véronique Ovaldé ; Michel Piquemal ; John Steinbeck; Roger Vaillant.
J’ai embrassé la mère
Son âme pesait une livre de répugnances
Ses yeux bleus ne bougeaient pas
Fermés sur d’âcres rêves noirs
Déteignant sur les paupières du devoir.
j’ai déchiré son voile suant d’obéissance,
Puis sa robe d’indienne, rouge
En passant j’ai tiré la langue.
De son palais, l’haleine vive et tiède
Etait un roman sur la vie
j’ai senti la douceur
du wasserfall argenté pommadé qui luisait dans l’ombre du couloir
la mère s’effrayait,
le chassait, jetait à son front blême une Bible à la tranche vert chou
le dénonçait à Dieu qu’il n’aimait pas
criait « entêté, stupide, idiot… »
-intelligent.
Va faire la foire avec la fille d’à côté !
Pitié ! pitié !
La lune se levait, dans un dimanche d’hiver
J’ai ri j’ai agité la lampe sur le guéridon d’acajou
Mes deux poings chétifs l’ont surprise
Mes maigres doigts jaunes mes habits puants
mon œil brun qui la regardait
la rumeur du quartier prenait son essor
Les Espagnoles et les Italiennes conversaient
Je lui ai mordu la peau des fesses pas de pantalon
La savane aux odeurs profondes comme dans les journaux illustrés
Cet étonnement de gisante au pied du mur
Le soleil qui s’ouvre
C’était bon.
Je l’ai sautée dans la chambre nue aux tentures moisies.
A la cime, un coq râlait sans pouvoir dire son nom
Le livre du devoir s’ouvrit une fleur en tomba
Vaincu, stupide, je vis
Son immense corps enterré dans la marne noir de boue derrière la maison
La mère m’était ravie, morte de marbre.
Blond échevelé ,
Au réveil il avait sept ans.
Aujourd'hui il en aurait 155...
Complainte d’un malandrin visionnaire
se chante sur l'air de Mandrin ( mais ce n'est pas de lui qu'il est ici question)
Nous étions vingt à trente
Vagants dans une bande
Tous revestus de bure
Comme des clercs
Vous m’entendez ?
Tous revêtus de bure
Comme des clercs obscurs.
La première piperie
Que je fis dans ma vie
Fut d’avoir taquiné
La bourse du
Vous m’entendez ?
Fut d’avoir taquiné
La bourse du clergé.
Dans l’Collège de Navarre,
Y s’trouve un coffre-fort
Où tout ces vieux avares
Serrent leurs louis d’or
Vous m’entendez ?
Où tous ces monsignor
Cèlent de l’or en barre.
J’entrai dedans une piaule
Et j’y trouvai dix drôles
Veillant sur un curé
Lorsqu’il ronflait
Vous l’entendez ?
Veillant sur son blé
En hasardant leurs dés.
J’leur dis mes p’tits apôtres
Finis les patenôtres
Sortons bien vite d’ici
Avec le trésor
Vous m’entendez ?
Sortons bien vite d’ici
J’vous promets l’paradis
Mais l’ratichon s’éveille
Et voult me queruler
A la rate j’l’ai navré
Avec mon style
Vous m’entendez ?
A la teste j’l’ai tolu
Avec mon style agu.
Ces messieurs d’Meung su Loire
Avec leur gran sçavoir
Et leurs mines de châtrés
M’eurent bientôt
Vous m’entendez
Et leurs mines de châtrés
M’eurent bientôt condamné.
Et Charles là-bas à Blois
Qui rythme pas mieux que moi
Charles n’a rien tenté
J’avais frappé fort
Vous l'entendez ?
Charles ne prise pas fort
Ma ballade des occis morts.
Du haut de ma potence
Je n’veux plus voir la France
Mais je vois l’Italie
Dans un siècle
Vous m’entendez ?
Mais je vois l’Italie
Dans un siècle et demi.
Je vois un jeune satyre
Le front ceint de lauriers
Et un charmant luthier
Qui pince deux cordes
Vous le voyez ?
Et un charmant luthier
Devant une pêche pelée.
Jn’le connaitrois point
Mais j’lui envoie de loin
Un cimeterre, un fanal
Et un pinceau
Vous m’entendez ?
Un cimeterre, un fanal
Pour sa plus belle toile.
Et quand la corde arrive
Les yeux je vais fermer
Et contempler David
Plaisant bourreau
Vous m’entendez ?
Et contempler David
Toute l’éternité.
Compagnons de débauche
J’ai passé l’arme à gauche
Mais j’grouille toujours de vers
Et sous la terre,
Vous m’entendez ?
Je grouille toujours de vers
Je m’suis recomposé.
Devinette : de qui parle-t-on dans cette parodie de "Mandrin"? Qui est le personnage principal? Qui est Charles? Qui est le jeune homme à la pêche pelée ? Et David " le bourreau"?
Escortée de deux haut de forme, inquiétants et muets, qui se sont joints à moi à l’arrêt du bus, si sérieux et si droits que je ne peux les prendre pour des dragueurs, je me dépêche vers ma destination n’osant leur demander la raison de leur présence, ni leur dire de me lâcher.
Je me cherche laborieusement une explication : à présent il y aurait des mesures sécuritaires telles que des femmes de mon genre, non je veux dire des femmes tout court, (toutes courtes) ont droit à un accompagnement dès qu’elles circulent la nuit tombée.
J’ai reçu une lettre me disant de me rendre à une curieuse adresse. Je me dirige vers une auberge ; ou un hôtel. Sur la façade est écrit en grosses lettres « Hostellerie Overnight »
Je suis invitée à l’émission « Du jour au lendemain », et je m’étonne d’être conviée dans un hôtel avec une inscription qui n’est pas la bonne : tu ne dois pas le montrer, bâillonne ta pensée ; je ne vais pas faire la difficile : on m’a désignée alors qu’aucun des mes manuscrits n’a jamais été publié, ni exploré ; ce doit être une erreur…Tu ne dois pas le montrer ; fais comme si c’était naturel.
A la réception, se trouve Alain Veinstein. A tout le moins je pense que c’est lui ; grand maigre avec une profusion de boucles couleur de feuilles mortes. Il porte un pullover à col V mangé aux mites en deux endroits et une chemise fleurie qui en dépasse. Bordeaux à fleurs jaunes. Des ajoncs.
Etonnant tout de même, ce vêtement, ça n’a pas de sens, et recevoir les débutants dans un… un quoi au juste ?
tu ne dois pas poser de questions ! C’est ta seule chance.
L’atmosphère est gaie. A.V. écrit des mots sur une feuille de papier quadrillée, je hoche la tête en signe d’assentiment sans avoir rien pu lire tant ma fièvre est aphtreuse.
Je lui dis :« Vous êtes bien Alain Vahinénchtailln ? Vaillene chtailln« J'essaie de prononcer à l’allemande ; je m'embrouille...
Je me dis que c’est bien lui : cette voix m’est familière que je reconnais aisément à cause du nombre incalculable de nuits magnétiques et de jouraulendemains que
je me suis octroyées depuis une vingtaine d’années dans le secret de mon baladeur.
« Pourquoi ? " Dis-je, soudainement déçue. "Pourquoi Ven(e)sténe?"
- Ben, me dit-il, voyez-vous, Lustiger égale lustigé et non pas loustiguerre.
- C’est périmé, dis-je maintenant c’est Vingt-trois. Vingt-deux les flics, vingt-trois les curés"
.
Ai-je marqué un point ? Il n’y pas de réponse.
"Vous n’avez pas l’air de vous rendre compte, poursuit-il, que Einstein et Veinstein, c’est presque le même. Ne devrais-je pas me protèger contre cette influence ?"
Moi, je suis embarrassée, je me demande si c’est du lard ou du cochon. D’abord, évite de penser !
"je suis bien contente d’être invitée à votre émission, fis-je la jouant polie et insipide. Surtout que mon livre n’est pas publié.
- Oui, dit-il, c’est la trêve de noël. Vous aurez le droit d’en parler à l’antenne ; une demi heure au moins, comme les écrivains que je reçois ordinairement. Il ne reste qu’un obstacle à franchir : vous devez prononcer correctement ce nom qui est écrit sur l’ardoise :
Ah me dis-je, presque soulagée Oui je sais ! Henry David … auteur de la Vie dans les bois.
Pas ça qu’on te demande ! Tout le monde sait que tu passes ton temps à tenter de montrer ta science et ça emmerde les gens surtout les hommes.
Alors je fais un bilan de tout ce que j’ai entendu comme manière de prononcer ; ça me fascine tant il y a de variantes !
D’abord le rustre « toro », avec le premier « e » ouvert et le second fermé, ou l’inverse.
« Zeuro, ou dzeuro, ou teuro, avec un « th » diversement abîmé dans l’s ou le Z, proche de Zéro le pauvre... quand ce n’est pas Zoro, tout bêtement.
Mais aussi soreuho, avec un r vaguement roulé parfois, ou sowo (prononcé sorrow) : le chagrin de Zoro !
Et le « tseurwo », qui est l’une des variantes préférées en français, une manière de petit aboiement si cocasse…
Tso houeu, et son petit parfum oriental, est prisé aussi.
Ensuite, dans le contourné, on n’hésite pas toujours devant : z/soriou ; z/sorio ; tsoriou ; s/zeuriou. Préférence pour le « sss » au démarrage.
« Où allez-vous me chercher ça ? fait mon hôte, amusé. Je dis « toro »; comme tout le monde !
Al V. Stein me raccompagne jusqu’à la porte.
déjà je rumine que c'est vrai, Michel Cournot à l'émission, autrefois, avait dit " Toma Bernar" et non "tomass bernardtt" ça m'avait frappée ce " franco-français".
Je retrouve les deux messieurs chapeautés. L’un d’entre eux me souffle à l’oreille « The solution can’t be found overnight ».
-Qui êtes-vous ? fais-je , déroutée
-Baron de Carolusse, prince d'Olérone, duc de Brabannte, pô vô seuvi'...
Je ne réponds pas, et reprends le chemin qui mène à l’arrêt d’autobus, sachant que je ne pourrais pas revenir chez moi.