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23 décembre 2015 3 23 /12 /décembre /2015 12:06
Joyce –Carol Oates Carthage ***

Philippe Rey, 595 pages

En, 2005, le jour de la fête de l'Indépendance, Cressida fille cadette de Zeno et Arlette Mayfield disparaît . Après s’être rendue chez une amie elle n’est pas rentrée chez elle.

Cela se passe à Carthage, petite ville de l'état de New-York. Un petite ville pourtant plutôt sage, très chrétienne, rien à voir avec Flaubert!

On soupçonne Brett Kincaïd caporal de l’armée récemment revenu d’Irak très mal en point, qui souffre de séquelles neurologiques sérieuses. Cet homme venait de rompre ses fiançailles avec Juliet, la sœur aînée de Cressida,Brett n’était plus lui-même, avait été violent envers Juliet.

Plusieurs personnes ont vu Cressida dans une auberge plutôt mal famée dans la réserve du Nautauga près d’une rivière alimentée par le Saint-Laurent. Elle n’allait jamais dans ce lieu, elle fréquentait très peu de gens et certainement pas ceux qui allaient dans cette auberge ; il semble pourtant qu’elle ait abordé Brett et qu’ils soient partis dans sa voiture. Le jeune homme a été trouvé ivre dans ce véhicule, des taches de sang sur les sièges.

Dans la première partie nous faisons connaissance avec les personnages, pendant cette épreuve, qui s’achève avec les aveux de Brett, mais aucun corps ne sera retrouvé…

C’est avec des monologues à la première et 3 eme personne (elle écrit souvent comme cela) que Oates nous fait pénétrer dans les pensées des personnages.

Ces monologues sont quelquefois irritants ( ce n’est pas la première fois que je le remarque dans les romans de Oates.). Parce qu’elle veut livrer des pensées « vivantes » à fleur de peau, avec des exclamations des répétitions des italiques. Pour imiter la spontanéité des réactions ( le « Stream of Consciousness est passé par là) mais il y a aussi la narration à la 3 eme personne qui s’immisce plus ou moins souvent dans ce flot de pensées.

Cressida est une jeune fille de 19 ans, qui jalousait sa sœur plus jolie qu’elle plus féminine et courtisée.Plutôt intellectuelle, s’investissant beaucoup dans le dessin à la plume et les études de lettres ( quoique sans suivre les ordres des professeurs et donc n’ayant pas de bons résultats) considérée comme très intelligente, mais plutôt asociale, ne nourrissait pas d’illusions sur la religion et le patriotisme. Elle n’aurait pas dû s’intéresser à Brett… sauf qu’il était beau garçon, qu’elle jalousait sa sœur, et que, depuis son retour d’Irak, elle le voyait comme un marginal… comme elle… Cressida n’était jamais sortie avec un garçon.

Mais Brett de retour d’Irak, a été sérieusement blessé là-bas, non par l’ennemi mais par les camarades de sa section, coupable d’ exactions à Kirkouk, et qui ont voulu l'empêcher de témoigner;Le portrait du soldat montre un garçon naïvement patriote, manquant de père, voulant suivre son exemple tout de même bien qu’il n’ait guère d’informations sur lui.

On s'intéresse à ces deux personnages ainsi qu'à Zeno le père de famille, celui qui souffrira le plus de son absence, car ils discutaient sérieusement. Juliet la soeur et Arlette sont des personnages bien insignifiants... mais nécessaires à l'intrigue.

La seconde partie nous montre Sebbath Mc Swain, assistante d’un homme de 70 ans « l’Enquêteur ». C’est un redresseur de tort, qui dénonce des faits d’injustice sociale sous de fausses identités écrivant des livres sous pseudonymes.

Sebbath et lui vont visiter un pénitencier en Floride. On y pratique encore des exécutions capitales, et entre autres ils vont visiter le couloir de la mort et la chambre d’exécution.

La scène est vue par la jeune assistante. Ce chapitre est très documenté, est exempt de monologues à fleur de peau ce qui le rend plus intéressant à mes yeux que la 1ere partie.

la troisième partie voit se dénouer, en partie, la crise initiée au début. Les personnages se remettent plus ou moins de leurs émotions.

La mère Arlette et Brett sont devenus plus pieux que jamais, et il est question de pardon et de repentir à tous les étages. Brett s’identifie maintenant à Dismas le » bon larron » que Jésus a admis avec lui en paradis.

Cette troisième partie est très édifiante à mes yeux ; trop de religion tue trop de bons sentiments aussi.

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