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9 août 2013 5 09 /08 /août /2013 17:15

titre original : Zommerhuis met zwembad ; 2011.

Belfond, 2013, 437 pages, traduit par Isabelle Rosselin.

Marc Schlosser, médecin généraliste, est accusé d’avoir causé le décès d’un de ses patients, Ralph Meier, acteur de théâtre jouissant d’une certaine notoriété.

Narrateur de l’histoire, Marc nous raconte comment sa famille et lui en sont venus à fréquenter Ralph davantage qu’ils ne l’auraient voulu, ce qui l’a conduit à des actes regrettables...

Non, Marc ne voulait pas passer des vacances avec Ralph, dragueur, fêtard, tonitruant, qu’il déteste tout en l’enviant. Il ne voulait pas de cette ambiance, de mœurs quelque peu relâchés, pour sa femme et ses filles. Mais, comment rencontrer Judith la femme de Ralph, sans passer quelques jours dans leur propriété ?...

Au départ, Marc n’aime pas sa vie.

Il n’aime pas son métier : le généraliste qu’il est se sent supérieur à ses confrères, même les spécialistes, mais il reste incompris, le pauvre. Il ne supporte pas ses patients, les trouve laids, sales, hypocondriaques, bavards ou stupides. Ses patients sont pour la plupart des « artistes », soit de vrais artistes, soit des animateurs de télé, starlettes, mannequins, et autres divertisseurs de public. C’est qu’il prescrit volontiers des substances dopantes sans restriction. Il se justifie de cela et d’autres actes en nous livrant ses idées sur l’existence héritées d’un professeur de biologie, lequel, à force de vouloir démontrer que ladite biologie gouverne entièrement les humains comme les animaux, en tire des principes moraux fort discutables, déjà défendus par le narrateur du roman précédent ( le Dîner) mais le docteur Schlosser( ô miracle !), éprouve encore quelques scrupules que l’autre n’avait pas, des scrupules que l’on voit s’amenuiser petit à petit tout au long du récit…

L’auteur s’est mis dans la peau d’un médecin ; un toubib que le corps de ses patients dégoûte, d’où quelques passages assez crus, quelques uns comiques tout de même, de la verve. Le personnage est plus complexe que celui du «Dîner » : bien que détestable dans l’ensemble, il lui arrive de dire des choses étonnamment justes, au moment où l’on s’y attend le moins. Le récit des fameuses vacances est parfaitement conduit avec beaucoup de suspense, parce que Marc cherche à interpréter tout ce qu’il voit, tantôt de mauvaise foi, tantôt naïf, tantôt lucide.

Un second roman encore une fois réussi.

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commentaires

E
Je viens de finir Le dîner. Très intéressant.
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D
Je l'ai apprécié autant que le Dîner! Un auteur à suivre...
M
Si ce roman-ci est aussi bien que "Le dîner", alors ça me promet un bon moment de lecture!
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D
On pourrait se demander jusqu'à quel point l'auteur condamne son personnage ( détestable et délinquant dans les deux cas, quoique davantage dans le Dîner). Mais c'est à lire au second ou troisième degré. Certains lecteurs trouvent ces romans cyniques et s'en détournent pour cela. Moi je trouve ces récits astucieux, voir intelligents, dans la mise en scène de la comédie sociale.
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D
Bonjour Dominique, je pense que le sujet me tenterait plus que le Dîner. En revanche, à te lire, HK n'est une fois de plus pas tendre avec ses personnages, j'attends un peu. Bon dimanche.
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A
Il me tarde de le lire celui-là. Le dîner ne m'avait pas laissée indifférente et l'auteur semble avoir un certain talent pour accrocher son lecteur et dérouter.
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